Quelles sont les causes des inondations à Valence ?

4–6 minutes

Cause : La situation géographique de Valence

Pour comprendre, les inondations ayant eu lieu à Valence, il faut déjà prendre en compte sa situation géographique

AVANT                   APRES

Sur ces deux vues satellites, on constate que la région de Valence se situe en bord de mer, traversée par des cours d’eau qui rejoignent la Mer Méditerranée.


Sur ces deux vues satellites, on constate qu’il s’agit d’une région en bord de mer, traversée par des cours d’eau qui rejoignent la Mer Méditerranée.

Le réseau hydrographique est important pour comprendre pourquoi cette zone de Valence a été inondée, mais un autre élément permet d’ appréhender l’origine de cet évènement : il s’agit du relief de la région. En effet, l’eau suit toujours les courbes du relief pour rejoindre la mer.

Hors comme l’indique ces cartes, Valence se situe au niveau de la mer (ou presque).

Cause : Un an de pluie en une journée !

Afin de savoir, si les précipitations à Valence ayant entrainé ces inondations sont exceptionnelles, il est nécessaire de connaitre la pluviométrie de Valence :

 Précipitations 2024

Les cumuls de pluies les plus importants, précédant les inondations de Valence, se situent dans les zones montagneuses.

Il s’avère donc que les inondations à Valence sont dues au relief de la région, et à la situation de la ville au niveau de la mer.

https://www.meteo-paris.com/actualites/espagne-orages-stationnaires-et-inondations-meurtrieres-dans-la-region-de-valence

Après celles de 1982 et de 1987, les intempéries de cette fin octobre 2024 ont été causées par des cumuls incroyables de précipitations : alors que le cumul moyen de pluie sur une année entière est de 400 à 800 mm dans la région de Valence, il est tombé plus de 340 mm en 4 heures dans certaines villes (comme à Chiva) et près de 500 mm en une journée. Ce n’est pas l’équivalent d’un mois ou deux de pluie qui est tombé, comme dans les épisodes méditerranéens classiques, mais l’équivalent d’un an de pluie ou presque en seulement une journée ! Pour autant, le record du 3 novembre 1987 n’a pas été battu, avec 800 mm en 24 heures.

Les épisodes cévénols, ou orages méditerranéens se caractérisent par des pluies intenses, localisées, sur une durée relativement courte.

Ces phénomènes, qui se produisent trois à six fois par an en moyenne, se caractérisent par des pluies diluviennes «qui provoquent des inondations souvent rapides (crues éclairs)», explique Météo-France. «L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours.» Ils se produisent en général à l’automne, quand la mer Méditerranée est la plus chaude, favorisant une forte évaporation. Ces masses d’air chaud, humide et instable remontent vers le nord. «En milieu rural comme en zone périurbaine, des vallons secs peuvent se transformer en torrents» et en ville, l’eau peut s’accumuler dans des zones basses … ce qui est le cas de Valence.

Cause : Les orages en V

Le service météo espagnol avait bien placé plusieurs zones en alerte rouge en raison du phénomène Dana, un type de goutte froide très redouté sur la péninsule ibérique, mais l’intensité des orages a été encore plus forte que prévue. Les gouttes froides, des dépressions avec de l’air froid en altitude, sont bien connues pour être responsables de graves intempéries en Europe. Mais celle qui a concerné l’Espagne est restée bloquée sur la zone, coincée entre l’anticyclone des Açores sur la France et un autre anticyclone sur le Maghreb.

Sous cette goutte froide, il est classique que de violents orages très pluvieux se forment et la France en a déjà fait les frais dans le passé. Mais dans le cas de l’Espagne, ce sont des orages bien particuliers qui ont mené au désastre : des orages en V, comme leur forme l’indique sur les images satellites.

Qu’est-ce qu’un orage en V ? : https://www.futura-sciences.com/planete/breves/meteorologie-quest-ce-orage-v-cause-pluies-torrentielles-sud-italie-5243/ 

Cause : L’occupation des sols

Le Sud-Est de l’Espagne est menacé par la désertification face à une progression inquiétant des sols arides. Les sols perdent leur capacité à retenir l’eau et les matières organiques.

L’activité humaine, en particulier l’agriculture intensive aves les productions hors sol (que ce soit les élevages ou les cultures sous serres), est responsable en partie de cette désertification. L’utilisation excessive de l’irrigation épuise les ressources en eau, tandis que les pratiques agricoles non durables dégradent les sols.

https://www.science-et-vie.com/nature-et-environnement/le-sud-est-de-lespagne-menace-par-la-desertification-face-a-une-progression-inquietant-des-sols-arides-140103.html

Au sud de la ville s’étendent des rizières en bordure de l’Albufera, mais ce sont surtout les orangers et les cultures maraichères qui dominent, grâce à un fort ensoleillement, un climat doux et un système d’irrigation sophistiqué capable de récupérer les eaux de ruissellement ainsi que celles des nappes phréatiques pour alimenter les cultures. Ce mode d’agriculture et son système d’irrigation impacte donc la capacité d’absorption des sols. 

L’urbanisation dans le lit majeur des cours d’eau, c’est-à-dire en zone inondable, et l’artificialisation / bétonisation des sols, ne fait qu’accentuer le fait que les sols n’absorbent plus l’eau. Cela entraine des ruissellements et donc des crues, des coulées de boues et des inondations.

Un cours d’eau (rivières, fleuves etc…) coule dans son lit mineur. Lors d’épisodes de précipitations intenses, l’eau monte, le cours d’eau déborde et s’étale dans son lit majeur, c’est-à-dire tout l’espace qu’il est susceptible d’occuper : en zone urbaine, on parle de zone inondable, en zone côtière, on parle de ZBL (zone basse littorale).

Si l’on prend par exemple le cas de Toulouse, cette urbanisation a pour résultat qu’un tiers de la population vit en zone inondable.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/1-3-des-habitants-vivent-en-zone-inondable-comment-cette-grande-agglomeration-gere-le-risque-au-lendemain-de-la-catastrophe-en-espagne-3053419.html

Quelles sont les leçons à tirer de la gestion de crise à Valence ?

Laisser un commentaire