Quelles leçons tirer de la gestion de crise à Valence ?

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Les crues meurtrières dans la région de Valence mettent en lumière le manque d’anticipation, de prévention des populations et la question des outils de communication à destination des habitants.

Bien évaluer la situation pour alerter la population

« Nous ne sommes pas des météorologues. Nous suivons les protocoles. » Cette déclaration est signée du président de la région de Valence, Carlos Mazón, le jeudi 31 octobre 2024, après les inondations meurtrières du sud-est de l’Espagne.

Il est fortement reproché au gouvernement régional de Valence d’avoir mis trop de temps, mardi avant de prévenir la population des risques provoqués par des précipitations massives.

Au cœur de cette polémique, Carlos Mazón affirme que les principaux responsables techniques, le chef du Conseil provincial des incendies et le directeur adjoint du 112, ont transmis les alertes aux conseils municipaux et les prévisions – tant initiales que changeantes – en suivant le protocole et les informations « à mesure qu’elles arrivaient et en y réagissant de manière proportionnée », rapporte le HuffPost espagnol. 

Mettre en place une chaîne d’alerte efficace

Comme dit dans l’article consacré aux causes de ces inondations, les fortes précipitations ont eu lieu dans les zones montagneuses avant qu’aient lieu les inondations à Valence.

L’alerte aurait donc pu être donnée bien avant pour les habitants de Valence.

Cet évènement met en évidence une chaîne d’alerte inefficace : 

  • L’Etat a la main sur le système d’alerte et les services de secours et l’armée ;
  • La Région n’a pas les moyens en personnels et matériels ;
  • Et l’échelon local en fait les frais.

Créer une culture du risque

Les fortes précipitations sont un phénomène récurrent sur cette région de l’Espagne et les zones côtières sont habituées à voir 10 cm d’eau dans les rues, après ces évènements pluvieux. Les habitants ont donc continué leurs activités telles qu’ils le font habituellement, comme prendre leur voiture, aller dans les parkings souterrains, aller au supermarché par exemple.

Seulement, cette fois-ci, les quantités de pluie étaient supérieures à l’accoutumée.

Ici ce qui est intéressant de noter c’est que la perception des risques est très subjective. Sans protocole testé, expérimenté, « joué » lors de scénarios impliquant la population, il est difficile de gérer en temps de crise les réactions d’une population.

En conclusion, les tragiques crues meurtrières qui ont frappé la région de Valence soulignent les failles structurelles dans la gestion des risques et des alertes. Le manque de réactivité et de communication claire, couplé à l’inefficacité des chaînes d’alerte existantes, a montré que l’anticipation des événements climatiques reste insuffisante. Si les autorités locales suivent des protocoles et se basent sur des informations techniques, il apparaît clairement qu’une prise en charge plus proactive, accompagnée d’une meilleure diffusion des alertes, aurait pu sauver des vies. D’autre part, l’incident met en lumière l’importance de renforcer la culture du risque au sein des populations, en intégrant des exercices de préparation et en sensibilisant de manière continue les citoyens. En définitive, une gestion de crise plus coordonnée et une meilleure préparation face aux événements extrêmes deviennent indispensables pour minimiser les impacts humains et matériels de ces phénomènes naturels de plus en plus fréquents.

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