Le Buzz ou la vie ?

Susciter sans attendre des débats citoyens éclairés et nuancés pour construire la résilience

En 2024, un phénomène mondial et inquiétant émerge : le buzz et les idées simplistes deviennent des armes au service des ennemis de la démocratie. Les théocraties et dictatures gagnent en influence, soutenues par des puissances économiques qui apprécient leur capacité à maintenir une obéissance sans faille. Ce contexte favorise une prise de contrôle des ressources énergétiques mondiales par ces régimes forts, tandis que les démocraties voient leur pouvoir diminuer. 

L’avantage ‘concurrentiel’ de la stabilité politique des régimes forts

Ces régimes, souvent répressifs, attirent les investisseurs en promettant une stabilité politique rassurante pour les affaires. En échange, les investisseurs profitent d’un cadre où les choix des élites ne sont jamais remis en question, puisque la démocratie n’y a pas sa place. Ce cercle vicieux alimente jusqu’aux guerres, car l’industrie des armes prospère dans les conflits prolongés, renforçant ainsi le soutien à des régimes violents.

Les influenceurs : arme d’ingérence massive

Mais désormais, l’influence des États autoritaires au sein des démocraties s’intensifie par l’usage des réseaux sociaux, allant jusqu’à une véritable ingérence. Les réseaux sociaux, royaume d’influenceurs « politiques » diffusants des analyses simplistes, détournent l’attention des véritables enjeux. En préférant le sensationnel à la nuance et à la complexité, ces « idiots utiles« , qui occupent beaucoup l’espace médiatique, deviennent malgré eux alliés des forces qui cherchent à déstabiliser les démocraties, rendant la critique des régimes autocratiques difficile, voire inaudible.

Un impact sur la gestion des risques par les communes

En France, ces tendances finiront par avoir des conséquences graves pour la résilience des communes. A l’échelle mondiale, l’éviction progressive des Français des zones riches en ressources énergétiques, de plus en plus contrôlées par des intérêts étrangers, accentue les risques de dysfonctionnements systémiques à l’échelle de nos communes françaises. Le discrédit de la parole publique affaiblit la confiance des citoyens dans les institutions. Une parole publique très décrédibilisée accentuera l’incapacité des collectivités à faire face aux prochaines crises systémiques inédites en France.

Mobiliser les citoyens : la clé d’une démocratie résiliente

Pour contrer ces menaces, il est essentiel de promouvoir un discours éclairé et critique. La lutte pour la démocratie ne se limite pas au champ politique, mais se joue aussi dans l’espace numérique et dans les agoras citoyennes du monde réel. Les partisans de la démocratie doivent s’unir pour défendre des idées nuancées et encourager un débat constructif. Nos 35 000 communes ont un rôle à jouer en cela. Lors de la crise des Gilets Jaunes, nos villes et villages avaient su organiser un grand débat national, et des cahiers de doléances avaient été produits par les citoyens eux-mêmes. Nos élites politiques représentatives à l’article 3 de notre Constitution doivent avoir pour mission de faire vivre ces cahiers et les experts en géopolitique, les intellectuels, peuvent aider à les enrichir. Les citoyens sont à même de comprendre les notions géopolitiques dès lors qu’elles leur sont exposées clairement et ils sont indispensables à la construction, sur le terrain, de communes résilientes.

L’enjeu est crucial : préserver les valeurs démocratiques face à ceux qui, par le biais de la simplification, de la désinformation, cherchent à redéfinir le monde à leur profit, menaçant, par effet rebond, la résilience et la souveraineté des communes françaises.

Un documentaire que nous vous conseillons de regarder sur l’anatomie de l’alliance Russie, Chine, Iran. Trois régimes autoritaires qui s’unissent pour prendre leur revanche contre l’Occident et restaurer leur puissance impériale. : https://youtu.be/V0Q9oikAAQM?si=TqPz9RIWu6jayaE4